samedi 24 janvier 2009

At the end of the day, end of the journey...






La journée s'étire. j'ai fait mon sac mais je n'ai presque pas envie de partir. Toutes les choses ont une fin, me dit Elkheir. je le sais bien mais quand même. Après 3 semaines chez les touaregs, ça va pas être facile d'atterir à Sarkoland...
J'ai passé la journée avec El Kheir et le Jnoun, à aller ici et là, en attendant le départ pour notre dernière soirée dans les dunes pendant que Thomas et Ahmedou faisait une dernière excursion pour filmer des peintures rupestres à Jambarene. 6 heures de marche dans la journée dont 3 en grimpant, je n'ai pas eu le courage.
El Kheir nous a posé dans le désert le jnoun, marion et moi, puis est revenu avec Thomas, Ahmedou et Nabil, un ami qui bosse à l'aéroport. Toufik et Barka nous ont rejoint dans la soirée pour nous dire aurevoir.
C'est au moment de quitter les dunes pour gagner l'aéroport que le désert nous a fait sa dernière farce. Le 4x4 d'el Kheir ne voulait plus démarrer.... Panne de batteries...
Au loin, on voyait les lumières de l'aéroport puis on a vu les phares d'un touareg venu nous délivrer du sable.
On n'a même pas raté l'avion et quand on est arrivés à l'aéroport, on connaissait presque tout le monde. Le mec qui fouillait les sacs, on l'avait filmé pendant la fête de la sebeiba, celui qui faisait les cartes d'embarquement était mon voisin de chambre à l'hotel, celui qui faisait la sécu était veilleur de jour à l'hotel, le mec de la douane était un ami d'ahmedou... Bref, autant dire que les formalités se sont passées tranquilles(carole, j'ai pu passer le kilo de sable sans problèmes) et c'est le coeur gros qu'on est monté dans l'avion plein de vieux en pataugas pour regagner sarkoland...
Au petit matin, l'avion a atteri à Orly, il faisait gris, il faisait froid, aucun chameau à travers le hublot... Ça y est, cette fois, je suis bel et bien rentrée, ce n'est pas un mauvais rêve, juste la pauvre réalité...
End of the journey...

vendredi 23 janvier 2009

Last Night in Djanet






ça y est c'est fini. Enfin, presque fini puisqu'on ne part que dimanche matin très tôt. Mais c'était, ce soir, notre dernière nuit à Djanet. Demain on va quitter la ville et finir la journée et la soirée dans le désert avec les amis. On doit être à 3h du mat a l'aéroport donc plutot que rester dans l'hotel, on s'est dit qu'un bon feu dans les dunes, à quelques kilomètres de l'aéroport, ça rendrait le départ moins pénible.
Il est 21h21. Je viens de réintégrer ma chambre pour la dernière nuit après une journée à terminer les derniers plans vidéo et les dernières balades dans Djanet.
Il a fait un temps splendide, soleil éclatant, ciel bleu azur, pas un nuage, pas de vent, pas froid, bref une journée idéale pour traîner dehors.
Aujourd'hui vendredi, journée tranquille à djanet. Encore plus tranquille que le reste de la semaine. Tout le monde se repose en attendant la grande prière de midi avant le traditionnel repas en famille comme nous avons/avions celui du dimanche.
Pour nous c'était couscous chez la mère d'ahmedou, à l'ombre de la cour de leur maison. Un délice gastronomique et un cours de mettage de chèche par Ahmedou.
En fin d'après midi, après un rituel tour au marché, je suis partie avec le jnoun faire un tour à l'entrée de la ville, vers les nouveaux quartiers, pas très beaux, de cette oasis qui s'étend d'années en années, les nomades se faisant de plus en plus rares. Le soleil se couchait sur la montagne derrière le vieux quartier. Le spectacle était une fois de plus à la hauteur...
J'ai un petit pincement au coeur à l'idée que demain soir, je laisserais ici des gens que j'aime et que je n'ai aucune chance de pouvoir inviter chez moi parce qu'ils n'auront aucune chance d'obtenir un visa... Fucking system... Fucking frontières...

jeudi 22 janvier 2009

Les guerriers sont dans la place






Vraie nuit de sommeil. Dormi 10 heures, j'en avais besoin pour attaquer les derniers jours. D'autant qu'il fait très froid aujourd'hui et qu'on doit tourner en extérieur.
Ce matin, donc, on a passé la matinée dans la palmeraie pour notre dernière interview et on s'est installé plus précisément dans le jardin de Barka, un jeune qu'on a rencontré pendant la fête de la Sebeiba. Par jardin, il ne faut pas entendre "endroit où on se prélasse au soleil l'hiver et à l'ombre des palmiers l'été". Les jardins à Djanet, ce sont les petits lopins de terre dans le coeur de la palmeraie, seul endroit où il y a de l'eau à puiser et sur lesquels les djanetis cultivent des légumes, du fourrage pour les animaux, des arbres fruitiers (oranges, clémentines, grenades, citrons et abricots gros comme une olive). Un petit paradis dans le désert entouré de palmiers majestueux.
L'après midi, autre décor. On apprend par le frère de Barka qu'il y a une compétition de Alar dans la cour de la maison des jeunes. Le Alar c'est comme une danse de combat, genre capoeira touareg. Des danseurs simulent des combats au sabre ou à la lance pendant que d'autres chantent et jouent des percussions pour leur faire garder le rythme. Après midi bien agréable où l'on m'a laissé entrer dans les loges pendant qu'ils mettaient leurs tenues de guerriers avant d'assister au spectacle. Impressionnant les touaregs quand ils s'amusent à combattre. On ne voit que leurs regards qui tuent, on entend leurs cris de guerre et le bruit de leurs sabres qu'ils claquent sur les boucliers; vu la hargne qu'ils y mettent, j'imagine ce que ça doit être en cas de vrai combat... Et ce qui est fou c'est que certains, quand tu les vois dans la rue, pourraient presque passer pour des rappers du bronx vu leurs fringues et là, d'un coup, ils mettent ce costume et ils se tranforment en pur guerriers touaregs.
La classe quoi ! Touareg style...

mercredi 21 janvier 2009

Descente de désert et tête de chameau


Petite journée aujourd'hui. Double fatigue. D'une part, la "descente" de désert est assez éprouvante, entre les nombreuses sensations vécues qu'il faut maintenant digérer et le retour à la civilisation qui est toujours un peu étrange. D'autre part, j'ai passé une nuit assez "épique" qui s'est terminée vers 3h00 du mat' sur le balcon de ma chambre avec mon matelas et deux grosses couvertures, histoire de dormir un peu en paix... Et comme la nuit d'avant avait été bien courte aussi, aujourd'hui, je fonctionne avec deux neurones...
Ce matin, donc, pendant que thomas se dêmenait pour obtenir les dernières autorisations de tournage (hé oui, ça ne s'est pas arrêté vraiment ces tracasseries administratives), j'ai traîné au marché avec le jnoun, retrouvé nos artisans bijoutiers nigériens et croisé quelques regards avec un chameau blanc qui a fini par poser devant l'objectif de manière très professionnelle...
Et là, Thomas, marion et le jnoun sont partis tous les trois faire une petite excursion dans le désert, pas très loin d'ici, que je connaissais déjà. Donc j'en ai profité pour intégrer une nouvelle chambre (seule, enfin !), dérusher toutes les dernières images et petites vidéos du voyage à Tadrart et trainer dans mon lit à regarder des divix, comme si j'étais à la maison...
Ce qui est un peu le cas d'ailleurs. Parce qu'ici, les touristes ne restent pas. Ils passent tout au plus deux jours à Djanet pour acheter leurs souvenirs ou faire le plein d'essence et ils tracent vers le désert ou vers l'aéroport. Donc quand des blancs passent trois semaines ici, c'est tellement rare que les habitants viennent te brancher dans la rue. Et si le contact passe, tu peux très vite te retrouver à boire le thé, manger un couscous, écouter de la musique et parler du monde qui ne tourne plus très rond. On est devenus très familiers et c'est à peine s'ils font attention a nous maintenant quand on marche dans la rue.
Mais pour ce soir, pas d'invitation. Je vais continuer à faire comme si j'étais à la maison. Je vais aller me chercher une assiette à la cantine du restaurant et retourner dans ma chambre, tranquille, au chaud, sans personne pour m'emmerder et surtout (j'espère) passer une bonne nuit de sommeil pour affronter les derniers jours qui vont être bien speed. Enfin, touareg style quand même...

ps : pour la mola de bsas, j'ai trouvé du kiri (!!!) avec texte en arabe et pas de photo de cyril lignac dessus !!! Je te la mets de coté, elle contiendra les cadeaux que tu viendras chercher à marseille cet été... Inch'allah ! Pour sister c, le sable c'était prévu et s'il me le confisque à la douane, je t'enverrais celui des catalans en rentrant... Pour ma sister du médoc, t'es déjà sur la liste de la prochaine semaine à djanet avec le Grand Ni... Pour thiax, les tongs touaregs, elles sont made in china maintenant (pinaize, ils sont forts ces chinois) et le ras el anout, par contre, est toujours d'origine. Pour zindine, en fait on est dans les alpes et on trafique toutes les photos avec photoshop. On est assez fiers de notre travail quand même. t'as vu les moniteurs de ski qu'on a réussi à transformer avec chèches et boubous ? La classe non ?

mardi 20 janvier 2009

Back in town...


Alors que comme d'habitude, la nuit nous avait amené un petit vent pour dégager le ciel et nous laisser voir les étoiles, voilà qu'il s'est emballé dans la nuit, le vent. Il nous a balancé, pendant des heures, son souffle bruyant et glacial pour nous amener un genre de temps étrangement mauvais. Pour couronner l'histoire, le Jnoun a été malade toute la nuit à se tordre et à hurler presqu'à la mort...
Autant dire qu'on n'a pas beaucoup dormi et qu'on est tous un état de fatigue et crasse... Je préfère vous passer les détails...
Le retour à Djanet va se faire plus tôt que prévu d'autant plus que pour les images, ensoleillées ou non, c'est complètement raté. On n'y voit pas à un mètre.
On a quitté Mezrayet à la vitesse de l'éclair et après une petite heure "hors pistes", on à regagné la route bitumée pour tracer plus vite.
Sur la route, on a aidé deux jeunes qui étaient tombés en panne d'essence depuis la veille au soir. Djanet était encore a 80 bornes de là... Ils avaient fait un petit feu pour se réchauffer. Autant dire que notre arrivée les a plus que réjouis...
Le reste de la route s'est fait dans un tout autre décor donc. Plus proche d'Apocalypse now ou tempête du désert que de Lawrence d'Arabie... Mais tout aussi beau et impressionnant. Jusqu'à l'arrivée à la civilisation, les première maisons de Djanet, l'oasis, notre hotel, notre chambre d'hôtel, une douche et voilà. On reprend nos repères, le Jnoun va nettement mieux et Marion desespère parce qu'elle n'arrive plus à faire monter son disque externe.
Et moi, je viens de finir de taper les textes de ce petit blog de voyage dans le voyage qui commence le 16 janvier si vous voulez le lire dans l'ordre. Pour les images, j'en ai pris des tas donc pas vraiment le temps de tout dérusher. J'en ai juste choisi une pour chaque jour.
Vous verrez le reste à mon retour parce que là il nous reste quelques jours encore dans la ville pour finir les interviews et les plans de coupe et je pense qu'on ne va pas chômer !

lundi 19 janvier 2009

Cinémascope


Comme tous les matins, depuis que nous sommes partis, je me réveille un peu avant le lever du soleil. Genre 10 minutes avant le début du spectacle. Pur plaisir des yeux et le ciel qui s'embrase entre deux énormes rochers se passe de commentaires. J'écoute du Schubert par Rostropovitch au casque pendant que tout le monde se réveille petit à petit.
Demain soir nous rentrons déjà sur Djanet et là, je réalise que dans quelques jours, j'aurais de nouveau rejoint la civilisation matérialiste.
Un mélange d'envie et de pas envie. Envie de retrouver les gens que j'aime et de revoir la mer (...) Mais pas le reste. Le bruit, les voitures, les cons, les contraintes...
C'est marrant comment on arrive à se passer de tout sans se sentir en manque de quelque chose. Ici il n'y a rien et pourtant rien ne manque. Et toujours cette phrase qui me revient. Tout est là. Alors je penserais au retour quand je serais revenue !
En attendant, ce matin, on a changé de décor. Du pur cinémascope. Entre Stargate et Tatouine, entre portes distrans de Dan Simmons et course de F1 du futur d'Anakin Skylwalker...
On a commencé à pied avec Mohamed, un "guide" qui nous a été imposé par l'OPNT (organe officiel du parc du tassili). On a été obligé de l'emmener avec nous mais il ne sert à rien. Il ne parle pas français, ne sait rien de l'histoire de sa région, on sent qu'il est vraiment là pour surveiller les "journalistes". Mais bon, il fait un bon thé donc on l'a surnommé "moha la théière". On sait aussi que si la douane fouille nos sacs et nous confisque les petits sacs de sable qu'on a ramené, c'est qu'il nous aura dénoncé...
Car oui, normalement, on n'a même pas le droit de ramener du sable du désert.
Un comble ! Comme s'il en manquait...
Dans l'après midi on quitté la région de Taddrart pour entamer le voyage de retour.
Adjalati, le plateau désertique avec son sable plein de couleurs est encore plus impressionnant sous le soleil.
Des champs de cailloux à perte de vue ont remplacé les dunes de toutes les couleurs.
Le point finale de la journée s'appelle Mezrayet. On s'est installé près d'un camp de nomades. Le soleil nous a fait un petit cadeau supplémentaire aujourd'hui en nous permettant de le regarder se coucher avant de reprendre sa place derrière les nuages...

dimanche 18 janvier 2009

Stopper le monde...


Réveil nocture dans les dunes juste avant les premières lueur du soleil.
La journée va être belle.
Marion et Thomas sont partis grimper la plus haute dune pour faire des images.
En bonne sportive que je suis, je ne les ai pas suivis... Me suis juste contentée de monter sur un rocher pour voir le soleil se lever.
Dans le sable, il y a plein de traces d'animaux, souris, oiseaux, chacal ou fennec qui ont trainé autour de notre campement sans nous réveiller et sans rien nous voler non plus... En simple repérage.
Finalement, dans la matinée, le Jnoun me tente avec des gros sacs poubelles qu'il veut utiliser pour faire de la luge de dune et nous voila partis pour grimper...
.../...
Il est 11h11
je viens de monter la dune et de la redescendre sur le cul. Finalement, ça valait le coup de l'effort. Entre les crises de rire et la beauté de la vue de la haut. En fait c'est tellement peu descriptible que je mets un de nous sur un coin de l'image pour qu'on saisisse la taille du paysage et pas que sa beauté d'ailleurs. Sur celle-là, au loin, on voit notre campement avec les deux 4x4 blancs.
Et là, je suis allongée au soleil en attendant de déjeuner, Ibrahim Ferrer chante dans le désert, magie de la technologie, Ipod et enceintes de voyage.
Depuis ce matin, on dirait que le temps s'est suspendu, qu'il ne reste que l'espace, l'immensité, l'infini.
.../...
Ce soir, après avoir passé la journée à découvrir un peu plus Taddrart, ses dunes, ses peintures et gravures rupestres, on installe notre campement près de Moul Naga (le coin de la chamelle).
La tombée de la nuit nous trouve repus de soleil, de sables, de couleurs, de rochers aux formes improbables ou travaillés comme de la dentelle et moi j'ai l'impression d'avoir stopper le monde pour une journée.
La nuit sera tranquille et reposante.